La meilleure stratégie pour limiter la survenue des effets secondaires des IPP prescrits au long cours chez les nourrissons, est d’éviter de les ordonner quand ils ne sont pas indiqués et de les conseiller à la dose minimale efficace lorsqu’ils sont nécessaires.
Pour la précaution, éviter la surmédication de ces inhibiteurs de la pompe à protons chez les bébés. Ce traitement n’est utile sur une durée limitée, c'est-à-dire 3 semaines environ, voire beaucoup moins : 5 à 10 jours en association avec une antibiothérapie, qu’en cas d’œsophagite érosive, d’ulcère peptique avec présence avérée d’hélicobacter pylori pathobiome. Sans examens complémentaires le traitement n’est que probabiliste avec risque important de résistance secondaire.
A court terme, les effets indésirables les plus fréquemment rapportés sont les diarrhées, les nausées et vomissements, les douleurs abdominales, les maux de tête. A plus longue échéance, les infections digestives essentiellement à Clostridium difficile, mais aussi à d’autres souches comme Salmonella, Campylobacter et Shigella, les infections respiratoires, les fractures osseuses, les troubles métaboliques : hypovitaminose B12, hypomagnésémie. Les carcinogénèses digestives et le risque de néphrite interstitielle font actuellement débat. Les conséquences cardio-vasculaires, concernent surtout les personnes de plus de 65 ans. Et : l’effet rebond ! A l’arrêt des IPP, sont observées une hyperacidité et une hypersécrétion supérieures à celles qui précédaient le traitement incitant donc à le poursuivre.
Une étude prospective randomisée portant sur 188 enfants âgés de 4 à 36 mois, montre une nette augmentation (35%) des gastroentérites et des infections pulmonaires dans le groupe qui a reçu des IPP pendant deux mois par rapport au groupe témoin dont le taux d’infection reste stable.
Si de plus nous considérons une possible hypervitaminose D engendrée par une substitution, laquelle est favorable aux régurgitations, les nourrissons sont en mauvaise posture ! En un mot, les laboratoires provoquent chez eux une immunodéficience qui risque d’être acquise par perturbation de la genèse du système immunitaire via le microbiote immature avant l’âge de 2 ans.
Les conséquences de la vaccinothérapie ( vaccino-morbidité pour certains vaccins à cet âge), sont les mêmes.
Nous vivons le meilleur des mondes où dès la naissance, les lobbys pharmaceutiques nous rendent dépendants à leurs molécules rentables, très souvent sans intérêt notable au niveau du service médical rendu, excepté les effets indésirables, lesquels nécessiteront la prescription d’une autre thérapeutique et ainsi de suite.
Bigpharma harponne dès le premier cri, voire in utéro ! L’objectif serait-il de provoquer via des prescriptions, une dominante immuno-défaillante et pathogène, aux fins de l’entretien, non pas de la santé mais de ces règles imposées ?
Ordonner tôt pour prescrire sans fin !
Si bien des médicaments sauvent des vies, ne l’oublions pas, les mauvaises observances et les mésusages de certaines spécialités ainsi que les prophylaxies non validées, tuent chaque année en France, plus de 10 000 personnes, tous âges confondus.
Le marché des IPP génère des sommes tellement considérables qu’il est difficile de savoir dans quelle mesure certaines études ne sont pas biaisées.
In fine : le lait maternel, naturellement riche en probiotiques et prébiotiques est celui qui apporte au nourrisson les bonnes bactéries utiles à la formation de son microbiote intestinal et de son immunité future. En effet, lors de l’allaitement et du contact avec la peau, bébé ingère certaines bactéries très favorables à la prévention de certaines pathologies.
Article rédigé par Elise Carboullec pour UPGCS et UPGCS-Bébés RGO
Professeur au Collège de France, spécialiste d'immunologie et de virologie.
Écrire commentaire