De nouveau, les victimes de la nouvelle formule du Levothyrox mise en vente avec une AMM délivrée par l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament ( ANSM) en mars 2017 , 47 malades Toulousains se sont retrouvés au TGI, avec leur avocat Maître Levy, ce mercredi 10 avril.
En effet, celui-ci a contesté les 3 experts désignés par la Cour, en raison de leur refus de faire effectuer, en plus d'une expertise des malades, une expertise du médicament, et de leurs parcours respectifs, (l'un d'eux s'étant exprimé, dès l'automne 2017, en faveur d'un "effet nocebo" plutôt que d'un dysfonctionnement du médicament).
Comment être convaincu de leur impartialité lors des expertises médicales des victimes dans ce contexte ?
L'ANSM, représentée par l'avocate parisienne Maître Nathalie Schmelk avait demandé en début de semaine un report d'audience " le temps d'étudier les nouvelles pièces du dossier".
Deux chercheurs toulousains, Didier Concordet et Pierre Louis Toutain, (université de Toulouse, INRA, Ecole nationale vétérinaire de Toulouse) et leurs coauteurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et de l’Université de Londres ont repris l'étude de bioequivalence effectuée par les laboratoires Merck et validée par les autorités sanitaires françaises et ont démontré qu'elle était défaillante et que les deux formules ne sont absolument pas « interchangeables ».
Se basant sur les chiffres remis à l'ANSM, ils ont pu établir que la substitution entre les deux formules dysfonctionne pour 60/100 des malades ce qui correspond au nombre de patients ayant migré vers une alternative.
Le rôle de l'ANSM semble de plus en plus confus sinon coupable ... Ne pas avoir réalisé une étude en conditions réelles de ce qui n'est autre qu'un générique du levothyrox au lactose malgré le vécu des patients lors de l'introduction de ceux des laboratoires Ratiopharm/Téva et Biogaran quelques années avant est inacceptable.
L' étude de bioéquivalence réalisée sur 204 volontaires masculins sains en 72 heures et présentant néanmoins pour 60/100 d'entre eux des différences entre l'administration de la formule au lactose et celle à l'acide citrique et au mannitol, prouvent la non bio-équivalence entre le princeps -pris sans effets majeurs pendant plus de vingt ans! - et cet auto-générique qui a provoqué 30 000 signalements de pharmacovigilance en 8 mois !
De plus, il va enfin falloir que nos autorités écoutent les pharmacologues et les chercheurs qui avancent sur les interactions entre la molécule de base des médicaments et excipients.
Si ceux-ci sont inoffensifs seuls et à dose minime, ils changent irrémédiablement la biodisponibilité des médicaments une fois absorbés, (notamment le mannitol qui joue un rôle de perméabilisant de la paroi intestinale) - et leur action également sur la molécule de base doit être contrôlée plus efficacement que dans le cas de la nouvelle formule du Levothyrox, où les patients français ont servi de cobayes.
Il faudra une nouvelle fois s'armer de patience jusqu'à la décision du TGI, prévue le 9 mai prochain
Les victimes de cette crise sanitaire majeure croisent les doigts, espérant être entendus et peut-être un jour prochain reconnus dans leur statut de victime par la Justice.
Écrire commentaire