Malades de la Thyroïde, malades de l'environnement ?
Le point d'interrogation du titre est, de l'avis des intervenants, de trop : oui, il y a des impacts graves sur la thyroïde par les les perturbateurs endocriniens, comme vont le démonter le Pr Sultan, les Drs Ch et J Guillet, Courrèges, Fini, Cosserat et Mrs Cicolella, Bapt, tout au long de ce colloque du 13 juin 2019.
Organisée par le Réseau Environnement Santé, en partenariat avec la ville de Narbonne qui vient de signer la charte "villes sans perturbateurs endocriniens", cette journée était riche d'enseignements sur les études scientifiques et médicales, dans un contexte bien légitime d’inquiétudes sur l'avenir.
Intervention du Docteur Courrèges – mairie de Narbonne
Nous sommes plongés dans un bain quotidien de perturbateurs endocriniens (PE). En 2011, on trouvait de la dioxine chez 100% des femmes enceintes
« 60 millions de consommateurs » a sorti un article « nos enfants contaminés », politique de santé et prise en charge des PE pour les femmes enceintes, vulnérables ?
Ce problème de santé publique pose des défis scientifiques, prévisionnels, financiers,
politiques à l’échelon local, régional, national, international.
A Narbonne, un contrat local de santé a été mis en place dès 2010-2011 (diagnostique)
- CLS 15 – 17 (bilan)
- Axe 1 prévenir risques sanitaires
- Axe 2 offre d’aliments de qualité (aller vers tout fait maison, privilégier aliments de saison, réduire alcool…)
En 2014, 90 villes en France, dont Narbonne, suivant les recommandations de l'OMS se sont engagées dans un plan afin de mettre en place une vision transversale sur la santé, dans l'environnement travail et agriculture.
La vie s'associe également aux campagnes "Octobre rose" et "Mars bleu" (dépistages organisés de cancers)
Des Ateliers Cosmétiques sans PE ont été mis en place également avec une charte d’engagement de réduction Perturbateurs Endocriniens et une sensibilisation sur leurs risques via le maquillage ou les soins d"hygiène.
L'OMS parle d' épidémie concernant les perturbateurs endocriniens : prévenir
en amont car ensuite, on soigne, on n’en guérit pas.
Les différents intervenants ont tous été interpellés dans leur exercice et expériences (conséquences du Distilbène, troubles de la fertilité, goitres et anomalies, explosion des handicaps chez l'enfants, puberté précoce, cancers et maladies dégénératives...)
Avec une responsabilité prépondérante des perturbateurs endocriniens. Bisphénol A, pesticides, phtaltates, polluants organiques persistants (PCB), polybromés, dioxines sont partout : dans les objets usuels comme les jouets, lunettes, cd, appareils électriques, le téflon des poêles, boites de conserve, carton à pizza..., les plastiques alimentaires, les matériaux de construction avec les linos et les moquettes, les engrais, les textiles, etc-etc.
Et que dire de leur omniprésence dans la chaîne alimentaire avec présence dans les céréales, viandes, laits, fruits et légumes, petits pots de bébé... 111 pesticides sur 287 affectent les hormones thyroïdiennes, dont le chloropyryfos, très problèmatique.
Tous ont un impact prouvé sur l'avenir de l'Humain touché même avant sa conception
par les difficultés à procréer, chez la femme et l'homme, puis en in-utéro.
Avec des troubles de développement pouvant générer des anomalies graves de développement et des troubles intellectuels. Nous vous invitons à regarder ou lire les travaux de Barbara Demeneix car ils sont édifiants.
Une contamination générale, dont 1 milliard d'humains touché par la pollution de l'air. 100 pesticides sur 280 montrent des perturbations endocrines, avec un questionnement essentiel :
Leur impact, maintenant, et dans le futur.
Des résidus de pesticides sont trouvés dans la moitié des aliments. Sans compter que la chaîne de l'éco-système est altéré. Nous utilisons des millions de produits et substances chimiques toxiques avec une innocuité non établie.
Les malades de la thyroïde (300 millions de personnes dont 3 millions en France) sont bien sûr également touchés par les perturbateurs endocriniens qui influent sur le réglage des glandes, hormones et transporteurs. 8 fois plus chez les femmes mais les hommes, plus difficiles à diagnostiquer, sont touchés. Trop ou pas assez d'hormones thyroïdiennes est néfaste, elles influent sur la totalité de la vie, dès la grossesse pour le développement de l'enfant, avec une modification de la forme du cerveau et des neurones. Les maladies auto-immunes, dont Hashimoto, ont un facteur génétique, mais aussi environnemental par les perturbateurs endocriniens.
Dans l'hypothyroïdie, tous les organes sont impactés avec 70 signes et symptômes, dont l'apparence (obésité, couleurs de peau, signes révélateurs sur le visage).
Sans oublier Tchernobyl et Fukushima, l'importance des essais nucléaires, il faut retenir l'inflations d'examens ionisants cliniques comme les scanners, les panoramiques dentaires... Les spécialistes présents insistent sur l'importance des analyses concernant les carences en iode (iodurie des 24 h), sélénium, fluor, zinc, magnésium, fer, cuivre, Vit A, B3, B3, B9, B12 et D pour un meilleur équilibre. Les co-facteurs des dérèglements, comme les anticorps.
Une bonne supplémentation améliore le bon fonctionnement de la thyroïde, car seuls, 10 à 20 % des patients sous Levothyroxine seraient stabilisés et se disent "en forme". Sans compter toutes les causes de variation des TSH, fluctuantes à quelques jours près. (cf la crise du Levothyrox Nouvelle Formule depuis 2017 !)
Il faut changer les critères de diagnostic, dépassés, des normes des TSH, T3 et T4, créatinine, sachant que certaines sont des hormones rugueuses pour le système cardiaque, par ex.
Et, non, l'air marin ne suffit pas à suppléer le manque d'iode.
Les Drs Guillet prennent alors la parole sur la crise du Levothyrox NF et les errements des services publics, appelant à la rigueur scientifique et également à une écoute des patients.
L'Association Française des Malades de la Thyroïde (AFMT) a été interpellée dès avril 2017 par des plaintes de patients (grande fatigue, troubles digestifs, douleurs musculaires) pour une mise sur le marché en mars 2017 sur la demande de l'ANSM et non des laboratoires Merck-Serono, et ce donc bien avant le boom des réseaux sociaux et des journaux qui datent de fin août 2017.
Pour rappel, le lactose a été remplacé comme excipient par le mannitol et l'acide citrique entre l'Ancienne Formule et la Nouvelle pour (je cite) "une meilleure stabilité", avec une information sommaire vers les médecins, les pharmaciens et aucune vers les malades non sur le changement de formule mais seulement sur celui de la couleurs des boites et blisters, et c'est tout" (!).
Dès juillet 2017, alors que 40 % des utilisateurs n'avaient pas de variation de leur TSH, mais présentaient des symptômes d’hyper ou d’Hypo soit les deux combinées, l'ANSM minimise :
"effets rares, crise enfin résolue, nocebo liés aux réseaux sociaux, hystérie, bioéquivalence parfaite..."
Or 31 000 signalements sont enregistrés en pharmacovigilance fin 2017, 20 à 30 % des anciens utilisateurs sur 3 millions fuient le Levothyrox NF en avril 2018.
La mise en place - au compte-gouttes par périodes depuis - d'alternatives fait changer de traitement et oblige à se tourner vers les voisins européens, voire les pays du Maghreb à la recherche de l'AF.
Devant le déni des instances, l'AFMT diligente des analyses, aux USA, au CNRS de Toulouse qui montrent une bioéquivalence irrecevable. Présence d'impuretés, difficulté de dissolution de comprimés et autres différences. D'autres études sont en cours.
Il est bon de rappeler une tentative de génériques en 2010-11 avec, déjà, du mannitol = plaintes des malades, leur médecin était obligé de prescrire le Levothyrox (AF !) avec la mention "non substituable". En 2019, 65 % des cas notent une amélioration après le changement de spécialité et 20 % avec une adaptation des dosages.
La Levothyroxine est sensible à l'environnement, aux différences de température, lumière. L'ANSM est dans une pleine logique administrative et ne veut en démordre, alors que l'AFMT se tient dans le progrès et les recherches. Le Dr Courrèges complète l'intervention : "pathologie intercurrente, une bonne partie des patients ne la tolérait pas ...mais ne savait pas qu'elle prenait la NF, que l'on ne parle donc pas d'effet nocebo. Et cela reste un syndrome toxique chez un certain (grand) nombre de personnes.
Thème de la table ronde :"Maintenant qu'on sait, que fait-on ? "
Les différents élus locaux expliquent les efforts fournis pour une meilleure lecture des perturbateurs endocriniens, leur restriction volontaire, une meilleure information des citoyens.
En conclusion : il faut agir pour limiter les PE et leurs effets néfastes et toxiques car les problèmes de santé sont dramatiques :
(un enfant contaminé par les PE pendant la période fœtale est un sujet à risques de malformations graves).
Il convient impérativement de bilanter toute grossesse.
Prendre conscience des troubles, des effets, des coûts médicaux, métaboliques, sociaux, sociétaux et financiers.
Ne pas s'enliser dans une amnésie historique (comme les scandales du plomb, amiante, Distilbène, Isoméride, Médiator, Dépakine, Androcur...) A notre insu, nous sommes les sujets du plus grand essai clinique jamais réalisé, à échelle mondiale, en testant des millions de produits et substances chimiques toxiques sans que leur innocuité soit établie
Essai dont nous sommes cobayes , dont nos enfants et les enfants de nos enfants sont ou seront cobayes !
Conclusion
Pour ma part, je rajouterai cette phrase de Henri Lacordaire :
"Entre le passé où sont nos souvenirs et l'avenir où sont nos espérances,
il y a le présent où sont nos devoirs."
18 JUIN 2019, Christine Bagland pour l'UPGCS
Écrire commentaire
Ann dug (jeudi, 20 juin 2019 11:33)
Belle phrase de conclusion et tellement vraie
REYMUND MJ (jeudi, 20 juin 2019 11:58)
Merci Christine pour ce retour . Je suis stupéfaite par toutes ces données et constatations
Dom (samedi, 22 juin 2019 18:47)
Christine a fait un super boulot car l’info allait très vite
Ce Colloque était très intéressant quoiqu’un peu déprimant
Et là dessus j’ai regardé le complément d’enquête du 20 juin sur le collapsing !
J’en déduis qu’il faut vivre à fond le jour présent et ne pas trop miser sur l’avenir
En résumé CARPE DIEM