Comme l'AFMT et VST, l'UPGCS sera présente ce lundi 18 novembre après-midi au Ministère pour participer à la commission technique d'encadrement de fin de mise à disposition de l'Euthyrox dans nos pharmacies dans les mois à venir.
Notre présence n'est nullement une validation de cette décision d'arrêt d'une alternative au lactose plébiscitée par un grand nombre de malades thyroïdiens. C'est la seule possibilité, bien au contraire d'y faire entendre le refus des malades à voir disparaître leur médicament vital et de réitérer des demandes formelles qui n'ont toujours pas de réponses !
Nos associations ne sont pas disposées à voir la crise sanitaire amplifier, alors que nous n'avons pas obtenu réponse à nos questions légitimes.
Notre courrier à Jérôme Salomon, Directeur Général de la Santé pour affirmer notre position officiellement
Monsieur le Directeur Général de la Santé,
L’UPGCS vous remercie et répondra favorablement à votre proposition de participation à la commission technique organisée dans le cadre de la disparition prochaine de l’Euthyrox, Nous y serons représentés par Annie Notelet, Présidente.
Dès début septembre, nous nous sommes penchés sur la position du laboratoire Merck donc entrevue avec Madame Valérie Léto, Directrice Qualité et Affaires Pharmaceutiques, puis entretien avec Monsieur Grégory Emery, conseiller personnel auprès d’Agnès Buzyn, Ministre de la santé.
Cependant, nous tenons à soulever des points sur lesquels l’UPGCS s’interroge de façon majeure :
- Cette commission prévue initialement en juillet, arrive très tardivement alors que le calendrier prévoyait une fin de mise à disposition de l’Euthyrox fin 2019. Nous souhaitons donc vivement que le ministère exerce toute son autorité et mette en œuvre tous ses leviers auprès du laboratoire Merck, afin que, comme le suggérait Monsieur Grégory Emery lors de l’entretien téléphonique qu’il nous a accordé, la continuation de la mise sur le marché soit rendue possible en 2020, et aussi longtemps que nécessaire pour répondre à toutes les difficultés que la disparition de l’Euthyrox va entraîner.
- L’Euthyrox, ce sont 122 000 patients selon les estimations de la DGS, mais si on comptabilise les achats à l’étranger on dépasse les 130 000. En effet, nous ne pouvons les ignorer puisque d’une part ce sont des malades qui dépendent de notre système de protection, et d’autre part que les passages successifs à la NF Levothyrox des pays où ils se fournissaient, les ramènent désemparés vers nos associations !
Parmi ces malades il y a ceux qui ont migré immédiatement vers cette alternative mais aussi, comme évoqué lors du comité de suivi de juillet, des malades pour lesquels leurs médecins ou endocrinologues ont décidé récemment un retour vers cette formulation d’Euthyrox, incapables de les stabiliser correctement avec une autre alternative.
Il y aurait donc un risque majeur que la DGS ne peut ignorer, à les priver de cette alternative de manière brutale sans avoir répondu au préalable aux questions suivantes :
- «Quelle est l’inconnue scientifique évoquée par notre ministre elle-même lors de différentes interviews ? »
- « Pourquoi malgré un switch vers une ou des alternatives, les malades présentent-ils toujours les mêmes ’effets indésirables ? » incitant leurs médecins à leur prescrire à nouveau la formule au lactose ? »
Nous sommes enclins à espérer, qu’après avoir fait amende honorable dans vos communications sur la gestion initiale catastrophique de l’affaire Levothyrox, vous serez enclins à mettre en place une gestion rigoureuse du dossier retrait de l’Euthyrox.
Cependant, il nous faut constater avec regrets que l’alerte lancée le 26 septembre dernier auprès de vos services est restée sans réponse :
Malgré les engagements sur la mise à disposition de l’Euthyrox dans les pharmacies jusqu’à fin 2019, tous les malades traités par cette alternative, se plaignent d’une pénurie totale sur l’ensemble du territoire.
- D’un côté, Madame Valérie Leto nous promet un suivi des stocks dans les mêmes quantités et avec la même répartition sur l’ensemble des pharmacies qu’en 2018 et de l’autre les pharmaciens contactés reçoivent des messages des plateformes fournisseurs «arrêt de fabrication» donc plus de disponibilité. Nous ne pouvons imaginer que les consignes en engagements de la DGS ne soient pas opposables aux répartiteurs et grossistes.
- Par ailleurs, ni vos services, ni le laboratoire Merck, ni le Conseil de l’Ordre des pharmaciens n’ont donné de réponse concrète à cette alerte réitérée début octobre.
Ceci n’augure rien de positif pour cette commission d’encadrement qui va se retrouver confrontée aux mêmes problèmes qu’en 2017, à savoir
- les problèmes de communication et d’information ne sont aucunement résolus, malgré le rapport Kierzek et Léo.
- la voix des usagers transmettant des signaux de détresse n’est pas entendue
- le problème médical inhérent à la nouvelle formule de Levothyrox n’est ni élucidé ni même étudié.
La seule nouveauté sera cette fois-ci l’impossibilité de prétendre à l’imprévisibilité d’un phénomène sur lequel nous aurons dûment alerté.
Depuis deux ans, à plusieurs reprises, une étude clinique scientifique du dysfonctionnement de cette formule et de ses effets a été réclamée, laquelle a été évoquée comme une éventualité par l’ANSM sans suite ! Nous n’évoquons pas l’étude en double aveugle, mais celle des effets secondaires en observation clinique sur des patients qui ne sont pas des éprouvettes dans des laboratoires, mais des humains avec leur complexité individuelle et/ou pathologique.
L’UPGCS la réclame depuis octobre 2018, et nous y avons fait mention lors du comité de juillet, soutenu en ce sens par France Asso Santé.
Migrer vers une alternative suppose avoir maîtrisé au préalable les questions scientifiques inhérentes à un switch.
Nous vous rappelons à ce propos, avoir fait la demande de présenter lors du comité de suivi une analyse provisoire de « cette inconnue scientifique » que nous avons entreprise avec différents médecins, biochimistes et nutritionnistes depuis 18 mois, qui pose clairement le problème de la prise en charge des maladies thyroïdiennes en France, prise en charge dont l’évidence montre qu’elle ne peut être réduite à la surveillance du seul facteur TSH.
Nous n’avons à ce jour aucune réponse à cette demande, ce qui nous ramène effectivement en 2017, quand la parole des patients et des associations les représentant n’était pas entendue
Nous espérons que cette ultime alerte soit enfin entendue plutôt que d’avoir ultérieurement à en déplorer le caractère vain.
Dans l’attente de ces rencontres importantes, nous vous prions d’agréer l’expression de notre considération respectueuse.
Annie Notelet, pour l’UPGCS Escautpont, le 14/11/2019
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Catherine Dartinet (lundi, 18 novembre 2019 10:57)
Bravo Annie,
Nous sommes tous avec toi par la pensée !
Espérons que ta parole (donc la nôtre) sera entendue et prise en compte.
Claude Grandiere (lundi, 18 novembre 2019 14:03)
Excellente lettre très bien ecrite tout est dit à eux de prendre conscience de la gravité du problème et en tenir compte avec un résultat positif
Josy Chomienne (lundi, 18 novembre 2019 15:20)
toutes nos pensées sont avec toi Annie
Vyvi DIOMEDE (mercredi, 27 novembre 2019 18:33)
Bonjour et merci pour votre engagement . Je vous soutiens