Le directeur de la Santé Monsieur Jérôme Salomon nous soutient qu'il n'a jamais été de ceux qui ont soutenu cette affirmation "d'effet nocebo" concernant les victimes du Levothyrox Nouvelle formule, L'ex président de la SFE Monsieur Rodien nous dit que nous ne comprenons pas ce qu'est cet effet ... Comme l'avait fait en son temps le professeur Bergman à qui nous avions répondu ..
Pourtant, les faits sont là, les malades qui osent consulter pour des effets secondaires, l'entendent toujours deux ans plus tard ... Les lourds effets secondaires subis ne sont pas encore reconnus et pris en compte.
Une explication de ce qu'est cet effet était donc intéressante, Merci Florent !
Des symptômes imputables au psychisme du patient ?
L’effet placebo, ou nocebo dans ce cas précis, est souvent utilisé comme un argument visant à mettre fin aux demandes des patients souffrant d’effets secondaires suite au changement de formule. Si l’on peut expliquer une partie des symptômes par l’effet nocebo, est-ce suffisant pour rejeter la responsabilité sur le patient ?
Je ne vais pas revenir en détail sur ce qu’est l’effet placebo/nocebo, que je vais désigner maintenant sous le nom d’effet contextuel, mais je vous renvoie à l’article Wikipédia sur le sujet, qui est très complet et sourcé.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_placebo
Pour résumer, un effet contextuel est un effet mesurable produit sur un patient, alors même qu’aucune substance, ou qu’aucune action apte à produire cet effet ne lui est administrée.
Nous avons pu encore une fois le constater lors de l’émission en direct sur la page de François Ruffin
du jeudi 26 septembre 2019, de nombreux patients se sentent insultés lorsqu’à leurs plaintes, l’une
des réponses brandies par certains de leurs détracteurs est « effet placebo, c’est dans votre tête ». Ils
ont l’impression que cette phrase les classe automatiquement du côté des hypocondriaques,
s’inventant des symptômes dans le simple but d’attirer l’attention.
D’un autre côté, il est indubitable qu’une grande partie des personnes brandissant cet argument n’en comprennent pas la portée s’ils espèrent ainsi se dédouaner.
L’effet contextuel n’est pas dû à l’imagination du patient. Si vous avez lu en détail l’article Wikipédia, la phrase suivante nous éclaire bien : « Les attentes et les convictions du patient, le contexte thérapeutique, et la nature de la relation médecin-patient influencent de façon importante l’effet placebo. »
Ce qu’il est important de retenir, c’est que cet effet n’est pas uniquement produit par le patient. Il s’agit, comme son nom l’indique, de l’effet du contexte sur le patient. Et c’est pour ça que je trouve indispensable de toujours parler d’effet contextuel, qui est pour l’heure dénué de connotation péjorative. Or, si l’on s’intéresse au contexte de soin des patients, on est forcé de constater que les réactions et l’empathie du praticien, qui sont partie intégrante du contexte thérapeutique, ont une grande part de responsabilité dans l’apparition d’un effet contextuel.
Dans un système de santé sain, avec une relation de confiance et de transparence entre médecins et
patients, cet effet joue en faveur de la guérison des malades. Encore faut-il que les médecins
eux-mêmes en prennent la mesure.
Des témoignages ne sont pas la base d’une connaissance établie, mais il m’est apparu évident à travers les témoignages de nombreuses personnes, que ce soit sur internet, ou lors de la rencontres organisées par l’UPGS (qui, rappelons-le, a été fondée suite à la crise du Levothyrox) qu’au moins une partie des médecins négligent cet effet, ou au minimum le méconnaissent, dans leurs relations avec les patients.
Certains utilisent parfois l’argument nocebo comme une arme imparable mettant fin à toute discussion. Et même s’ils étaient une minorité, malheureusement la médiatisation de cet argument érode la confiance des patients en leurs médecins. Il ne faut surtout pas négliger l’effet contextuel car les souffrances qu’il peut engendrer sont réelles.
Mettez-vous à la place d’un patient, dont le médecin nie la réalité des souffrances.
Même si, à titre individuel, on pouvait lui prouver que ses problèmes viennent d’un effet contextuel, (ce qui n’est pas le cas, il n’existe pas de test capable de prouver qu’un effet est dû à 100% à l’effet contextuel dans ce cas précis, au niveau individuel) comment pourrions-nous oser l’accabler en lui attribuant à lui seul les raisons de son mal-être ?
Et de toute façon, le fait de savoir qu’une réaction est produite par l’effet contextuel ne l’empêche pas de se réaliser. Donc indiquer au patient qu’il souffre d’un effet nocebo ne sera pas suffisant pour l’aider à en amoindrir l’effet.
Pointer l’effet nocebo comme cause du mal-être dans ce genre de situation, c’est pointer un indicateur du dysfonctionnement de notre système de santé, et non la prétendue folie du malade.
La médecine ne devrait pas être une simple gestion de grands nombres. Cet argument est souvent utilisé par les pseudo-médecines, mais il est valide. Si le système médical actuel a la science de son côté pour les techniques et substances employés, la plupart des pseudo-médecines emploient au maximum l’effet contextuel à leur avantage.
Les bénéfices d’un effet contextuel bien géré sont tellement importants pour le bien-être des patients que ces pratiques subsistent à côté de la médecine, et lui font même concurrence. Or, si l’effet contextuel est capital pour le bien-être, il existe des maladies ne pouvant pas être soignées sans la médecine.
Je tiens à remercier Nathan Uyttendaele, statisticien et auteur de la chaîne Le Chat Sceptique, pour sa relecture critique et ses conseils lors de la rédaction de cet article. Je vous invite à découvrir sa chaîne, qui traite de vulgarisation de l’esprit critique, de statistiques, et de chats, ce qui est un combo extrêmement intéressant
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Florent Dartinet pour l'UPGCS
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Istace (lundi, 20 janvier 2020 00:17)
Levothyrox beaucoup de fumée et pas de feu: argumentation fumeuse mais peu scientifique..
Conclusion hâtive on attendait mieux d’un grand professeur .
Par contre, pour la réponse de l’association je dis bravo.