UPGCS : Conférence du 11 janvier 2020

L'affaire Levothyrox ou 33 mois de souffrances

Nous ne souhaitions pas revenir sur l'affaire de la substitution opérée dans un pays où les malades étaient otages d'une seule formule disponible, contrairement aux autres pays. Tout ceci vous le trouverez déjà longuement expliqué dans nos pages de blog. 

 

Lors de la conférence, Elise Carboullec et moi-même voulions démontrer comment les souffrances endurées par les malades, leur anéantissement physique auraient pu être évités si dès l'été 2017, une réelle prise en charge adaptée avait été mise en place. 

 

Le Levothyrox Nouvelle Formule n'aura été qu'une succession de scandales, dont celui de l'observation de l'état des malades par l'ensemble des Sociétés Savantes qu’au travers du  seul critère TSH. 

 

Plus grave, c'est en se fondant sur des biologies TSH dans les normes laboratoire, qu'ont fleuri les qualificatifs de "nocebo", "hystérie des réseaux sociaux", "circulez, c'est dans votre tête, le Levothyrox n'a rien à voir avec votre état" 

 

Malheureusement deux ans et demi plus tard, des malades sont renvoyés vers une prise en charge quasi psychiatrique avec force d’anxiolytiques, d'anti-dépresseurs, de somnifères,  vers des spécialistes de la fibromyalgie, les centres anti-douleurs, vers des hépatologues ou gasto-entérologues, en raison d'augmentations inédites des gammas GT notamment, vers des cardiologues pour des troubles du rythme fréquents. 

 

L'explication de tant d'effets secondaires, de dysfonctionnements qui résistent malgré le passage aux alternatives mises sur le marché depuis octobre 2017 nous l'avons élucidée en travaillant avec Didier Cosserat, médecin à Saint Raphaël, expert auprès de l'UPGCS, Hocine Sekkiou, qui a fait valider ses recherches par le docteur Hertoghe ( Belgique).

 

Nous venons aussi de la trouver dans une analyse du docteur Benoit Claeys (Belgique) : 

 

"Le vrai coupable c’est la mauvaise manière dont les médecins suivent leurs patients en Europe, en suivant les directives de nos autorités sanitaires.

 

Doser la TSH (et la T4) fonctionne que pour le suivi de 90% des patients traités par Levothyrox.

Doser la T4 est un non-sens : elle ne possède aucune action : elle sert uniquement à être transformée en T3, la seule hormone thyroïdienne active.

 

Pour 10% des patients doser la TSH  ne fonctionne pas : la TSH n’est pas chez eux un indicateur fiable de leur fonction thyroïdienne.

 

Mais il a bien pire. Peu de médecins dosent la vitamine B9 et B12 dans le suivi de la fonction thyroïdienne.

Extrêmement peu de médecins dosent le zinc, absolument indispensable au fonctionnement de la T3. Pas de zinc ? La T3 ne rentre pas dans la cellule et s’accumule dans certains organes, alors que d’autres organes vont donner des signes de carence.

Oui, en cas de carence en zinc on peut très bien présenter des signes d’hyperthyroïdie et en même temps des signes d’hypothyroïdie. C’est ce que j’explique sur mon site internet et c’est ce que j’explique en détail dans mon  nouveau livre sur la thyroïde à paraître chez Thierry Souccar en 2018.  

Le zinc est à la fonction thyroïdienne ce que l’essence est à la voiture : pas d’essence, votre voiture ne roule plus.

 

Selon mon expérience plus de 50 % des hypothyroïdiens sont carencés en zinc.

Pourquoi ? Nous trouvons le zinc essentiellement dans la viande rouge mais une partie grandissante de la population en mange moins. Mais la majeure partie des personnes carencées en zinc sont des personnes qui souffrent d’intolérances ou d’hypersensibilité alimentaires : elles ne peuvent pas résorber le zinc même si leurs apports en zinc sont corrects. Je connais beaucoup de médecins qui ne demandent jamais un dosage du zinc, et j’en connais qui refusent de demander un dosage du zinc. Fuyez ces médecins."  Source Docteur Claeys Benoit, l'énigme Levothyrox 

 

http://docteurclaeysbenoit.be/onewebmedia/L%20.ENIGME%20LEVOTHYROX.docx

 

Deux diapositives pour mieux comprendre le problème du Levothyrox NF

La bioéquivalence mise sous forme de tableaux chiffrés est venue renforcer nos recherches. Les variations de dosages enregistrées étaient délétères pour un médicament à marge thérapeutique étroite où les modifications posologiques  ne sont recommandés que + ou - 12,5µg, et pour certaines personnes particulièrement fragiles de 6,25µg.

 

Comment l'organisme des malades en sur-dosage a-t-il réagi ? C'est Hocine Sekkiou qui nous en donne l'explication avec sa spirale infernale ... 

Ce serpent ou spirale, nous montre comment après un apport excessif de T4 ( principe reçu en prenant de la lévothyroxine) ou si notre organisme ne transforme pas les T4 absorbées ( se référer au document de B. Claeys ci-dessus), on impose à notre corps une demande énergétique intense qui l'amène à s'épuiser et peut entraîner un dysfonctionnement des surrénales qui déclenche la Transcortine.

 

On tombe dans une hypothyroïdie non détectable sous facteur TSH, avec tous les effets indésirables évoqués. 

 

Un excès de T4 peut devenir hépato-toxique et engendrer une augmentation des Gamma-GT, souvent évoquée post NF.

 

Et c'est là que se met en place la spirale, car c'est le foie qui est acteur dans la transformation des T4 inactives en T3 actives. 

 

Comment réagir ? Booster les co-transporteurs qui aident ce mécanisme tels le zinc, la vitamine D, le sélénium, l'iode, le magnésium, le fer et les béta-carotènes.

Attention pas de surdosage pour ces deux derniers qui peut être dangereux.  

 

Si cela ne suffit pas, il faut une biologie des RT3, T4L et T3L iodurie et cortisolurie (urinaires) car le dosage de la T3L sanguine a peu de valeur. Et ... trouver un médecin ou endocrinologue qui adapte selon vos résultats un apport de T3 ( cynomel) en plus de votre alternative de lévothyroxine, voire dans des cas très spécifiques, de l'hydrocortisone si nécessaire sous contrôle strict. 

 

Varier les dosages de T4 comme on le voit souvent, n'apporte rien dans les cas d'hypothyroïdies profondes malheureusement, d'où nos états de fatigue et de perte de cheveux pour beaucoup.  

 

Tout ceci n'a  qu'une valeur informative, afin de mieux vous préparez à comprendre les documents qui vont suivre.

La prise en charge des maladies thyroïdiennes est trop sensible pour permettre l'auto-médication, et il faut trouver un thérapeute, vigilant, informé et à l'écoute. 

 

D'où les demandes de l'UPGCS auprès du comité de suivi pour des prises en charge élargies,  et  la mise en place d'une information vers les professionnels de santé.  

La conférence de Didier Cosserat